Je m’appelle Levana Fajnkuchen, et j’ai 18 ans. Je suis née et j’ai toujours vécu en région parisienne. Si tel est le cas, qu’est-ce qui a bien pu me pousser à quitter le foyer familial, le confort de ma maison, l’affection de ma famille pour me lancer à l’aventure dans un autre pays, plus encore, un autre continent, possédant sa propre langue, sa propre culture, qui m’étaient presque complètement étrangers?
Je suis née dans une famille sioniste, et j’ai grandi en voyant le regard de mon père tourné vers Jérusalem. L’alyah, l’émigration en Israël, a de ce fait toujours fait partie de mes projets. Je n’envisageais toutefois pas qu’elle arriverait si tôt : comment, étudier l’ingénierie informatique n’est pas assez compliqué comme cela, il faudrait en plus le faire
dans une langue étrangère ?
Et pire que tout, l’hébreu, langue que je parlais à peine et dont j’avais abandonné avec soulagement l’étude en classe de troisième ! Non, je n’envisageai pas l’alyah dans un futur proche, mais plutôt comme un rêve lointain, presque indistinct.
Tout a changé au cours de mon année de Terminale : tout d’abord, durant mes inscriptions dans les grandes écoles je me suis heurtée à de nombreuses barrières : cours ou examens le samedi, que je ne pouvais suivre puisque j’observe le chabbat, histoire d’amis forcés de doubler une année de prépa à cause d’examens tombés pendant telle ou telle fête… Je commençais à envisager d’un œil plus favorable « l’option israélienne ». Puis, en décembre, j’ai participé au « Bac Bleu Blanc », un voyage d’une semaine de découverte d’Israël, et j’ai découvert le programme Massa Prépa Technion.

J’ai immédiatement été séduite par ce programme, qui propose non seulement un oulpan de haut niveau et une excellente formation aux tests psychométriques (les examens d’entrée des universités israéliennes) mais offre également de valider dès le deuxième semestre une matière au Technion.
Cela convenait à la fois à mon désir de devenir ingénieure, et à celui de commencer le plus vite possible mes études. Dernier argument, le Technion est une université plus réputée et mieux classée que n’importe quelle école française. Tout ceci m’a conduit à rejoindre le programme Prépa.
Je ne pourrais pas en être plus satisfaite : après un mois de participation au programme, j’ai déjà fait des progrès significatifs tant en hébreu qu’en psychométriques. Les participants au programme étant sélectionnés sur dossier, notre niveau est assez homogène et nous permet d’avancer rapidement. De plus, devant préparer moi-même mes repas ou faire mon ménage, je fais doucement l’apprentissage de la vie d’adulte. J’ai réussi à trouver mes marques et à organiser mon temps de manière efficace. On peut donc dire que jusque-là, le programme me réussit.
Bien sûr, ce n’est pas facile tous les jours, d’être séparée de sa famille et de ses amis, dans ce pays lointain, mais j’ai pu compter sur le soutien des organisateurs du programme mais aussi de notre Madriha (animatrice), qui vit avec nous et est toujours là pour nous aider. J’aborde donc l’avenir avec optimisme et j’espère intégrer dès l’année prochaine la faculté d’informatique du Technion.
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