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Les coulisses du plan de Bennett pour l’intégration des élèves juifs français en Israël

Naphtali Bennett a dévoilé son plan pour améliorer l’intégration des élèves issus de l’alyah française. Elaboré conjointement avec l’association Qualita et la fédération des Matnass d’Israël, “Marguichim BaBait” (On se sent à la maison) entrera en vigueur dans les prochains mois en Israël. Alyah.fr, invité à la conférence de presse de lancement vous dévoile les contours du programme et les coulisses d’une réunion décisive pour l’avenir des jeunes juifs de France en Israël.

Un début de scolarité en Israël difficile

Max Ouzan, jeune juif immigré de France il y a 2 ans, est interrogé le 1er par le ministre de l’éducation. Il répond timidement, presque à demi voix aux questions d’un Naphtali Bennett empathique à souhait. Dans un hébreu correct, Max, aujourd’hui en 4e, raconte que ses « 2 1eres semaines de scolarité en Israël furent très difficiles ». Il n’avait pas trop d’amis. Heureusement Hagit, l’auxiliaire pédagogique de l’école, l’a aidé. Elle lui a donné des cours d’hébreu. Ce n’est que lors des grandes vacances que le déclic s’est produit. Il a fréquenté ses copains de l’école. Aujourd’hui, après quasiment 2 ans d’Alyah, « ça va mieux en classe ».

« La plus grande différence, entre l’école en France et l’école en Israël ? » l’interroge le ministre « En France, j’avais les mêmes amis depuis la maternelle. En Israël, j’ai du tout recommencer à zéro. »

Bennett le questionne alors, avec toute la pédagogie dont peut faire preuve un ministre de l’éducation ;  « Aujourd’hui, je suis le ministre de toutes les écoles d’Israël, que me conseilles tu d’améliorer pour l’intégration des prochains élèves olim de France ? ». La réponse fuse : «  Que les copains de classe aident plus pour les devoirs, pour l’intégration ». Que l’aide ne vienne pas uniquement d’en haut mais des élèves eux même. Une manière de réclamer un travail de sensibilisation par les profs sur les élèves israéliens ?

L’alyah sur un coup de tête

Noa, vient du Quebec. Nul besoin de s‘épuiser à chercher ses mots en hébreu, puisqu’elle est parfaitement « fluent » en anglais. L’entretien se déroule donc en anglais avec un Bennett ravi de s’exprimer dans sa langue maternelle. Elle est venue l’année dernière en Israël en voyage. « Tombée littéralement amoureuse de ce pays » elle a décidé de rester.

Sa mère avait étudié à la Havat HaNoar avant de passer une année à l’université de Tel Aviv.
Son bonheur d’être en Israël – à la Havat HaNoar également – est tel qu’ « elle se moque des difficultés ; elle sait qu’elle va y arriver ». La mentalité anglo saxone peut être. Elle a le don des langues et peut facilement passer à l’anglais pour communiquer. Le contre exemple des élèves français qui font l’alyah.

Elle n’a pas fait sa Bat Mitsva ? Qu’à cela ne tienne ! Le ministre s’engage à lui organiser une Bat Mitsva en Israël avec ses amis du lycée.

Une délégation d’une dizaine d’élèves, tous Olim de France, suivent, ébahis, les échanges entre leur 2 représentants et le ministre de l’éducation israélien.

“Marguichim BaBait” pour améliorer l’intégration des élèves Olim

A ces élèves Olim francophones, ainsi qu’à tous les suivants, Naphtali Bennett, présente le plan censé répondre à leur désir d’intégration en Israël : Marguichim BaBait

« Le grand cadeau d’Israël, c’est l’alyah de France » déclare-t-il pour inaugurer son propos.

« Aujourd’hui, Israël ne fait pas assez pour aider cette alyah. Si l’on ne fait pas plus, on risque de rater une opportunité historique. De saborder l’accueil des 200 000 juifs de France qui déclarent vouloir venir en Israël. Il est donc nécessaire de les accompagner dans le passage de leur maison en France à leur maison en Israël. »

« Je viens aussi d’une maison d’Olim. Je sais ce que cela représente pour une famille de faire l’Alyah. » Je suis Tsabar ; J’ai grandi à Raanana, » insiste-t-il. « Je connais bien la communauté des Olim de France. Ils sont pleins d’amour d’Israël, de chaleur, d’optimisme… ils amènent un supplément d’âme à Erets Israël »

D’après lui, il est d’autant plus urgent d’agir que « le nombre d’Olim de France en Israël est en diminution sur ces dernières années. »

  • 2015 : 8000 juifs français ont fait l’alyah
  • 2016 : 5000
  • 2017 : 3700
  • 2018 : 2300 Olim pour l’instant

Comment favoriser la réussite des élèves francophones en Israël

Comment agir ? En favorisant l’intégration et la réussite des jeunes élèves francophones en Israël.

Qualita a mis le projecteur sur la réalité des difficultés scolaires rencontrées par ces jeunes dans leur 1ers mois d’Alyah. Il se déclare « prêt à agir de toutes les forces du ministère de l’éducation »

Le Programme « Marguichim Babait » (On se sent à la maison) a pour but d’intégrer les élèves Olim de France au système éducatif israélien d’une part et à la société en les mélangeant à de jeunes israéliens

Le programme « Marguichim BaBait » comporte plusieurs volets :

  • 1. L’ouverture de centres d’apprentissage et de renforcement scolaire notamment en Math et en Hébreu
  • 2. La nomination d’un « Racaz » responsable chargé de superviser l’intégration des élèves de France en Israël
  • 3. La facilitation de l’insertion et du mélange social grâce à :
    – La participation à des activités extra scolaires pour chaque élève français. Une activité au choix gratuite à choisir après les heures d’école.
    – L’incorporation des jeunes de France à des mouvements de jeunesse : Bné Akiva, Tsofim…
  • 4. La promotion du leadership social : chez les jeunes élèves issus de l’alyah de France
    Afin qu’ils deviennent des leaders – mouvements de jeunesse, armée, société…- des modèles voire des sources d’inspiration pour la jeunesse juive française. Par le biais de défis sportifs et de projets environnementaux

« J’appelle Binyamin Netanyahou à créer une équipe », poursuit le ministre. « A la mobilisation de tous les ministères ; du logement, des affaires sociales, de l’intégration pour faciliter l’alyah des juifs de de France qui souhaitent s’installer en Israël. C’est une question d’intérêt national ». Sera-t-il entendu ?

La fédération des Matnass, co-organisatrice de Marguichim BaBait

Reouven Kovalski, directeur de la fédération des Matnass d’Israël, co-organisatrice du programme remercie Naphtali Bennett pour sa réactivité.

Il rappelle le double rôle de la société des Matnass d’Israël : organiser la partie activités & mouvements de jeunesse du programme « Marguichim BaBabait » et synchroniser son application avec les organisations sociales , dans 3 grandes villes francophones d’Israël : Jérusalem, Netanya, et Ashdod. Au total, 2000 enfants sont concernés par la mise en œuvre du projet.

Marc Eisenberg : répondre aux besoins spécifiques de l’élève français en Israël

Vient le tour de Marc Eisenberg, fondateur de Qualita, de prendre la parole. « Promouvoir le « Tikoun Olam », la réparation du monde, c’est faire en sorte que gens soient plus ouverts, moins égoïstes. Dans cette mission, les enfants représentent un espoir immense ». Et de citer le Midrash : «Lorsque D… décida de confier la Torah à Israël, les anges se montrèrent réticents. Les Bnei Israël présentèrent leurs enfant, porteurs d’espoir et de promesses, comme gage de transmission et les anges cédèrent. »

«  La meilleure éducation, c’est une éducation qui réponde aux besoins de chacun »

Le fondateur de Qualita rappelle les  « différences entre l’élève israélien né en Israël et l’élève qui vient de France ». Ce dernier « ne parle pas la langue, a du mal à se faire des amis, ne comprend pas la TV, dont les parents sont absents – au travail ou à l’Oulpan – quand il revient de l’école ». Cet élève risque d’errer sans but » et de rejoindre la spirale infernale du décrochage scolaire.

« Avoir accès à de l’éducation informelle après les heures d’école est critique pour la réussite de ces jeunes élèves francophones. C’est notre Tikoun Olam » conclut il.

Ariel Kandel : “résoudre les problèmes d’intégration des juifs de France en Israël”

Ariel Kandel, directeur général de Qualita, qui a œuvré en coulisses auprès du ministère à l’instauration du programme, apporte son écot au débat. « J’ai fait l’alyah il y a environ 25 ans » se remémore-t-il. Lors de son service militaire dans Tsahal en Golani, il a appris « Le sens du leadership et des responsabilités ». Mais à cette période, sa grand-mère lui a confié un secret. A son arrivée en France, elle a été hébergée par un homme, « moitié français, moitié juif ». Combattant pendant la 1ere guerre mondiale, il avait dû, sur le champ de bataille, plonger sa baïonnette dans le cœur d’un soldat allemand. Avant de mourir, il avait entendu son ennemi réciter « Chéma Israël ». Elle avait attendu qu’il fasse son Alyah, qu’il s’engage dans l’armée d’Israël pour lui révéler cette histoire. Lui dire son soulagement de constater que l’époque où les juifs s’affrontaient sous des bannières ennemies étaient révolues.

« En Israël, on découvre d’autres valeurs » martèle-t-il. « On combat pour son pays ET pour le peuple juif »

Et de ressortir le chiffre, troublant  des 69 % d’augmentation des actes antisémites en France.

« Si on n’aide pas les français présents en Israël, si on ne résout pas leurs problèmes d’intégration – et ceux de leurs enfants – on ne parviendra pas à faire monter d’autres Olim »

Les juifs français désirés en Israël

Naphtali Bennett conclut la conférence en rappelant « l’histoire de Dreyfus » qui « a profondément marqué Théodore Hertzl ». Le fait d’assister à la foule scandant « mort aux juifs » en France l’a poussé dans sa détermination de créer un foyer juif en Erets Israël. « Nous avons aujourd’hui une maison, un pays, une armée… cela n’arrivera plus de nous laisser humilier parce que nous sommes juifs »

Et, s’adressant aux élèves : « Je suis fier de vous : vous êtes forts ! » « Faite passer le message aux juifs de France qu’ils sont désirés, attendus en Israël, malgré les difficulté s. »

« Nous sommes devant une fenêtre d’opportunité qui risque de se refermer. Mais Je suis optimiste : nous mettrons tout en œuvre pour être à la hauteur de ce défi majeur. »

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