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La réalité est bien moins glamour que les stéréotypes –  »Tous les français n’ont pas une Rolex et un jean Diesel”

Malgré l’image qu’on leur colle, tous les français ne roulent pas sur l’or.

La majorité des israéliens pensent que les olim de France sont riches et habitent des maisons hors de prix, cependant la réalité est loin d’être aussi rose. 

Certes il y a des millionnaires parmi les français, mais comme parmi toute les communautés. En fait, de nombreux olim de France s’embourbent dans la réalité  de la communauté israélienne. Cela est du à leur difficulté dans l’apprentissage des langues, aussi bien anglais que hébreu, aux complications pour trouver du travail ou encore à une mentalité israélienne qui n’imagine pas qu’un français puisse être nécessiteux.

Shlomo Sarfati, 27 ans, fils de olim de France, travaille dans une agence d’assurance. Il essaie de combattre la mise à l’écart des français. Il est membre du parti  »Keshet » d’orientation francophone à la municipalité de Natanya.

Sur le Kikar Aatsmaout de la ville se réunit un groupe de jeunes composé uniquement de français. Les difficultés économiques et l’isolement du reste de la population ne peut les entrainer que vers la violence et le délit. 

Chaque semaine, le samedi soir, des représentants de l’association “Alam”, accompagnés de jeunes francophones, viennent en aide à ces jeunes en détresse. “L’action de Alam est importante” dit Chlomo, “Ces jeunes n’ont plus la volonté de s’intégrer dans la société, il n’y a pas d’israéliens dans leur groupe et ne parlent que français entre eux”.

Un des ces enfants est B, 15 ans, qui est monté en Israël avec ses parents il y a 7 ans. Il était dans une classe normale, avec des israéliens, mais les autres élèves se moquaient de lui, ce qui eut pour résultat la violence. 

Chlomo raconte qu’un jour, B est arrivé en classe avec des bleus. Sa professeur lui demanda ce qui s’ était passé et qu’il pouvait recevoir de l’aide. Il lui raconta que son père l’avait frappé. Le soir même, deux policiers firent irruption au domicile des parents de B et arrêtèrent son père « abasourdi ». Ils fixèrent autour de B un périmètre de sécurité et entamèrent des recherches sur l’ensemble des enfants de la famille.

Depuis, B a compris sa force. Il menace sa famille et porte plainte à la moindre friction. “Aucun établissement n’en veut, pas même les Yechivot Esder” explique Chlomo. Aujourd’hui, B est dans une école spécialisée et est accro au machines de jeux illégales, comme beaucoup d’autres sur Natanya. Sa mère souhaite trouver des solutions mais les professionnels des aides sociales ne sont pas venus, ne serait-ce qu’une seule fois” raconte Chlomo.

A sa décharge, à cause de leur image de communauté forte, les olim de France ne disposent pas d’avantages sociaux, à l’inverse des olim de Russie ou d’Ethiopie. “Même l’armée est un obstacle” dit Chlomo. “Ils mettent l’uniforme, ont une arme à la main et pense qu’ils vont se battre contre des terroristes. Finalement, on leur dit qu’ils sont la pour faire du rangement. Cela entraîne une forte déception”.

Selon les évaluations, à Natanya, il y a près de 200 jeunes sans encadrement, qui ne disposent d’aucune prise en charge, et encore des centaines dans tout Israël. Selon ses dires, les organismes ne sont même pas conscient de cette réalité. “Quand j’ai aidé mon candidat à se faire élire lors des élections et que j’ai parlé de la lutte sociale que je mène.On m’a répondu “De qui tu veux te moquer la ?” Mais pas tous les français n’ont une rolex et un jean Diesel”.

Chlomo conclut en disant “Ils ont fait pour l’alyah française  les mêmes erreurs que pour les autres alyot : ils se sont basés sur les stéréotypes et non sur la réalité. Il y a aussi le problème de langue – les français ont du mal en anglais et ne connaissent que l’hébreu des textes saints. Ils nous ont dit qu’on apprendrait l’hébreu en arrivant en Israël et pas en France, ils nous ont dit que tout s’arrangerait, et quand on est arrivé, ils nous ont mis dans des classe d’oulpan avec des professeurs russes qui ont du mal à nous enseigner”.

En parallèle de ces alyot en Israël, Chlomo prédit un renforcement du retour des français en France ou vers d’autres pays tels que les USA ou le Canada. “La déception pousse à l’isolement, comme pour les Olim d’Ethiopie.” dit-il avant d’ajouter “Je regarde la communauté éthiopienne, et je sens que nous sommes sur cette même voie.”

Traduction libre d’un article de Haaretz – http://www.haaretz.co.il/

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