Alors que j’attends patiemment mon rendez-vous à l’Agence Juive le 10 novembre (et un peu moins patiemment mon départ l’année prochaine), je m’occupe comme je peux :
– Je fais du tri chez moi et ce n’est pas du luxe quand on voit le nombre de trucs inutiles trésors que j’ai accumulés en cinq ans.
– Je commence à prendre des photos de mes meubles pour les mettre sur Le Bon Coin.
– Je joue à l’agent immobilier sur Facebook et m’étonne de voir tous ces gens qui ne me parlaient plus redevenir soudain adorables avec moi, me donner du “I <3 U”, m’invitant à déjeuner, à dîner, me proposant des bonbons, des cadeaux Guerlain…
– Mais surtout, surtout : je me mets à l’hébreu. Toute seule, comme une grande. Même si je me prépare à six mois d’oulpan, je veux quand même avoir quelques petites connaissances alors j’apprends chaque jour un mot nouveau. Un mot utile, de préférence. J’ai acheté un répertoire que je remplis consciencieusement sept fois par semaine. J’ai l’impression d’être de retour au collège, le répertoire était déjà une technique que je pratiquais en sixième en cours d’espagnol (je sais, ma vie est fascinante).

Chaque jour, je me demande donc quel mot je vais bien pouvoir apprendre. Parfois c’est un aliment, parfois une partie du corps, parfois un vêtement. J’essaye de varier les plaisirs. Mais j’essaye surtout de trouver des moyens mnémotechniques parce, avouons-le, les deux langues ne sont pas exactement très proches. Alors il faut trouver des astuces. Pour dire porte-monnaie, c’est arnak. C’est facile, non ? Le porte-monnaie, l’argent, l’arnaque… On reste dans le même champ lexical. Pour le dos, qui se dit gav, je me suis dit que, quand on a mal au dos, ça nous gave. Bon, ça vaut ce que ça vaut, je sais. Mais moi, ça me permet de retenir mon vocabulaire.
Parfois il y a des mots très faciles. L’autre fois je voulais apprendre le mot musique et quand j’ai vu que ça se disait musika, j’ai failli ne pas compter le mot tellement c’était évident. Certains mots, je les retiens parce que je les entends chaque année dans les prières, comme etmol qui veut dire hier (ça y est, je vous ai mis la chanson du plateau dans la tête, avouez !). Il y a des mots qui sont tout simplement la traduction en anglais et là c’est presque trop simple.
Mais il y a aussi des mots pour lesquels il faut vraiment faire un effort. Contente se dit méroutsa, concombre se dit mélaféfon. On fait comment, pour le moyen mnémotechnique, là, hein ? On fait comment ? On fait rien. Il faut juste se mettre le mot dans la tête et espérer qu’on ne l’aura pas oublié le lendemain. On fait travailler sa mémoire comme on peut, comme quand on apprenait des poèmes par coeur à l’école. Scolaire je suis, encore et toujours !
Espérons qu’avec cette petite préparation, je ne serai pas la cancre de service à l’oulpan ! Mais ça, nous le saurons bientôt…

Retrouvez les autres étapes et péripéties de mon parcours pré-Alyah ICI !
Laisser un commentaire