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“Pourquoi j’ai quitté le High Tech pour faire carrière dans Tsahal”

Le parcours d’Elsa en Israël est fascinant. Culotté. A rebours du parcours israélien classique. Plutôt que de se précipiter vers une carrière dans le High Tech en Israël au sortir d’un service militaire dans les rangs de Tsahal, cette jeune intrépide décide de délaisser le jeans baskets de cet univers tant fantasmé par la Start Up Nation pour l’uniforme kaki de l’armée de l’État hébreu. Un coup de tête ? Non, plutôt le coup de cœur d’une française idéaliste aspirant à vivre en accord avec ses valeurs Sionistes, Juives et Educatives. Alors qu’elle vient d’accéder au grade de commandant dans l’enseignement militaire, première étape d’une carrière qu’elle espère significative, Elsa retrace pour Alyah.fr les grandes lignes de son Alyah de France et de son engagement dans Tsahal. Entretien.

Quand as tu décidé de quitter la France pour Israël ?

Je voulais déjà rejoindre Israël après le bac, à 18 ans. Du fait du Conflit de Gaza 2014 et de mon niveau d’hébreu faible, mes parents et moi avons décidé de commencer les études en France. J’ai finalement attendu la fin de mes études – en janvier 2020 – pour rejoindre Israël à l’âge de 23 ans. Mon but premier en tête était d’intégrer au plus vite l’armée israélienne

Y a-t-il eu un élément déclencheur de cette décision d’Alyah?

Complètement. Ma visite des camps en Pologne, puis d’Israël à l’âge de 16 ans avec ma promo de lycée de l’école Maïmonide Boulogne. Ce voyage s’appelle « la marche des vivants ». Le passage du noir et de l’incompréhensible au Kotel un beau matin à Jérusalem m’a vraiment bouleversé. J’ai beaucoup pleuré en Pologne et d’un coup voir un pays juif fleurissant, qui poursuit l’histoire du peuple juif sur sa terre a été le déclencheur. Je devais participer à ce que notre pays et peuple continuent à se développer, rayonner et exister.

Tu as fait ton alyah progressivement. Pourquoi choisir de passer par un programme Massa ?

Je ne pouvais pas quitter la France au milieu de mes études. Il y a tout la question de la reconnaissance des diplômes en Israël et du parcours académique déjà réalisé en France. Ensuite j’étais lancée dans le processus académique français se poursuivant jusqu’au Master. Mais tout ce temps, j’avais l’espoir d’aller bientôt en Israël. Toujours Israël en idéal et en tête. Pour compenser ce manque et cette envie de goûter à ce pays plus concrètement, dans sa réalité quotidienne, j’ai fait un programme massa.

Quelles étaient les spécificités de ton programme de stage en Israël ?

J’ai participé en 2016, après deux ans de prepa HEC, au programme de deux mois appelé Aviv Up. Ça consiste en un stage en Israël dans notre domaine et d’un encadrement avec des animateurs, les madrihim , des activités et des conférences, le tout à Tel Aviv, en été. J’ai absolument adoré ce programme en Israël !!

Je me suis développée, ai rencontré, après deux Années d’études et de concours intenses, des français et américains, dans la ville électrique de Tel Aviv, tout en ayant une expérience en start up israélienne, que j’ai pu valoriser ensuite quand je cherchais d’autres stages.

A quel moment as tu su que tu allais rester en Israël ?

L’alyah se construit sur une base solide. J’ai travaillé à fond mon hébreu pour être intégrée au mieux. C’est primordial. Aussi, le fait de faire l’armée en Israël me donne un plus grand sentiment d’appartenance au pays et à sa population.

Aussi, je me plonge enfin réellement dans la culture israélienne, découvre les jeunes israéliens et cette expérience inévitable de la jeunesse israélienne. Je me vois concrètement en dans ce pays plus tard parce que je vis comme les autres et parle la même langue

Néanmoins oui je ressens encore une grande différence culturelle à cause de la langue que je ne maîtrise pas comme les israéliens bien que je la parle assez couramment.

Comment une jeune française décide de faire son service militaire en Israël après un parcours universitaire brillant ?

J’aime sortir de ma zone de confort, faire des rencontres, et je voulais une expérience humaine forte et familiale, et un travail qui serve le sionisme et Israël. Je savais que dans l’armée israélienne, j’allais ressentir un fort sionisme, me réaliser dans ma volonté de servir le pays par patriotisme, et je croyais aussi en l’union quasi familiale que l’on peut trouver auprès de ses sœurs d’arme.

Par ailleurs, après avoir travaillé un an dans une entreprise de high tech, je me suis rendue compte que je voulais vraiment un travail avec des valeurs centrées sur Israël et l’humain. Or dans le High Tech, c’était plutôt centré sur l’argent.

Ainsi entrer dans Tsahal représentait pour moi l’opportunité d’évoluer dans le domaine de l’éducation, et de monter en hiérarchie et me professionnaliser. C’était aussi un immense challenge d’un point de vue linguistique et culturel.

Pourquoi ne pas avoir opté pour le service civil israélien (Chirout Leumi ) ?

Je cherchais une expérience difficile, dans la nature, avec l’univers militaire israélien : son uniforme, ses armes et sa famille. Je cherchais une aventure qui sorte du commun d’une jeune française.

Aussi, je partageais les valeurs de patriotisme de Tsahal, l’admiration et la confiance ressenties par les familles juives et pro israéliennes en France et à l’étranger vis à vis de cette institution.

Dans quelle unité de l’armée israélienne sers tu aujourd’hui ?

Je sers dans le merveilleux חיל חינוך והנוער corps de l’éducation et de la jeunesse de Tsahal. J’ai terminé la formation de מפקד נוער Commandant d’adolescents dans la Gadna גדנ״ע. Stage de 5 jours d’initiation à l’armée destiné à de jeunes adolescents d’Israël et de l’étranger.

Pourquoi décider de faire carrière dans l’armée israélienne ?

Je rêvais de rejoindre le domaine de l’éducation, Hinouh et d’y faire carrière car j’aime les valeurs de transmission. Pour moi c’est avant tout une conviction et mission que de donner confiance aux jeunes gens; les aider à croire en eux et à ses dépasser. J’avais déjà été animatrice encadrante d’un groupe Taglit de 15 jeunes et j’avais aimé l’idée qu’on pouvait tant leur apporter par la force de l’exemple et de la volonté de transmettre

Dans la Gadna comme dans l’éducation en général, les valeurs de transmission et de dépassement de soi, sont fondamentales et omniprésentes.

Quels sont les principaux défis à relever pour une française qui découvre Tsahal ?

Maîtriser la langue, l’hébreu ! C’est frustrant de ne pas tout comprendre ou de ne pas pouvoir s’exprimer comme on l’aimerait.

Se familiariser au système militaire israélien, très cadré

Surmonter l’éloignement familial, quand nos familles ne sont pas en Israël.

La mentalité israélienne / de l’armée israélienne, c’est comment ?

On retrouve une mentalité assez similaire au sein de Tsahal et de la société israélienne. Il faut être persévérant, droit et confiant dans les valeurs de l’armée. Plus on monte en grade, plus il faut assurer en terme de personnalité, charisme et leadership.

Notamment quand on est une femme, car bien qu’ouverte, l’armée israélienne demeure un milieu très masculin.

Quels sont tes projets professionnels pour la suite de ta carrière dans Tsahal ?

J’aimerais justement évoluer dans l’armée, précisément dans le corps ou je me trouve actuellement ; le corps éducatif חינוך. Ce qui signifie sortir en cours d’officier et gravir les échelons.

J’adorerais être officier dans la base unique de Mihvé Alon qui a accueilli mes premiers pas au cœur de Tsahal lors de ma période de classes et d’Oulpan militaire.

Quelles compétences acquises dans les rangs de Tsahal t’aideront à bâtir ta réussite professionnelle en Israël ?

L’hébreu professionnel, le travail en équipe avec des israéliens, la maturité et la capacité à former, à commander et à éduquer. Plus globalement, la confiance en soi et la persévérance.

Tes 3 meilleurs conseils aux jeunes juives françaises qui souhaitent suivre ton exemple pour réussir l’armée en Israël ?

Humilité, volonté de fer et désir d’apprendre. Apprendre de chaque cours, de chaque expérience, de chaque challenge, de chaque opportunité en Israël. Avant tout, apprendre des gens qui nous entourent.

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