
Il s’appelle Jordan David Ben Haïm. Il est originaire de Lyon. Scolarisé pendant des années dans une école juive lyonnaise, il décide un jour, à l’âge de seize ans, de quitter le confort de son cocon français et de poursuivre sa scolarité en Israël, au sein du collège lycée Yemin Orde. Aujourd’hui étudiant en deuxième année de Génie Electrique dans une grande école israélienne, il retrace son parcours, de son envol de Saint Exupéry à l’obtention de son bac en Israël et prodigue ses meilleurs conseils sur les années lycée en Israël. Retour d’expérience.
Sur sa décision de venir passer ton bac en Israël
Depuis petit, j’ai grandi dans une atmosphère religieuse et sioniste, ce qui m’a toujours donné l’envie de venir en Israël. Quand mon grand frère a fait son alyah, ça a été un déclencheur : Moi, je sentais que je n’avais plus grand chose à faire en France et mes parents ont facilement autorisé ma venue en Israël, dans une structure sérieuse.
Le pourquoi du choix du Collège Lycée Yemin Orde Israël pour préparer le bac
Au début j’en avais entendu parler via les réseaux sociaux. J’ai jeté un œil à leur page Facebok, leur site internet et même leur chaine Youtube ! Mes parents et moi cherchions environnement sérieux, un bon encadrement … un lycée qui me permette d’accélérer mon intégration en Israël. Après avoir pris les renseignements en ligne, je me suis entretenu avec le directeur du programme français, David ouaki et j’ai vraiment accroché au projet qu’il m’a présenté. J’ai donc passé tous les tests et j’ai été accepté. J’y suis resté de 2015 à 2018 et c’est un peu grâce à eux que j’ai eu mon bac israélien avec succès.
Après l’obtention de mon “Bagrout”, j’ai fait 3 ans de service militaire. Et mes bons résultats au bac m’ont permis d’être accepté en Génie Electrique. Aujourd’hui, j’achève ma deuxième année d’études d’ingénieur dans ce domaine.
Sur l’initiative de Yemin Orde d’organiser une soirée pour les 10 ans du programme de prépa au bac en Israël
Je trouve que c’est une excellente initiative pour que les nouveaux élèves puissent apprendre des anciens, connaitre leur parcours en Israël – au lycée, à l’internat et au delà – voire se sentir rassurés ou aidés dans leur découverte de ce nouveau pays, de cette nouvelle culture.
Je trouve très utile que les nouveaux élèves aient des modèles en Israël auxquels ils puissent s’identifier et que le contact soit maintenu avec les anciennes générations de lycéens francophones. Surtout lorsqu’on vit l’expérience du lycée seul en Israël, dans le cadre d’une Alyah ou d’un séjour en tant que touriste. Il n’est pas toujours évident d’être loin de sa famille, de ses proches donc, en plus de ses potes de l’internat, de l’équipe de profs et de Bnot Chirout au quotidien, c’est top de recevoir l’aide aide de ces anciens qui ont le même vécu que nous.
Ses messages prioritaires aux collégiens et lycéens actuels de Yemin Orde
Le message le plus important que je souhaite leur faire passer, c’est vraiment de profiter de chaque occasion d’apprendre dans le cadre du lycée, surtout de bien s’impliquer sur les mégamot (spécialités) du bac israélien (électricité, informatique etc…) de faire le plus d’activités extra scolaires possibles, pour profiter à fond de ces années en Israël et de travailler le plus possible en s’appuyant sur les amis qui nous entourent.
Pour vivre l’expérience du lycée en Israël – et de l’internat – la plus forte possible et surtout, ne pas avoir de regrets une fois le bac passé.
Les différences entre sa génération de lycéens et la nouvelle
Il y a clairement une différence entre les générations qui se ressent à chaque fois que je retourne sur le campus. Je trouve que l’ambiance est toute autre, que les groupes de nouveaux olim, (nouveaux immigrants en Israël) semblent moins soudés qu’avant et que chaque élève a tendance à rester avec les personnes de son pays d’origine, ceux dont il connait déjà la culture ou la mentalité. Les smartphones et réseaux sociaux n’arrangent pas les choses et compliquent l’ouverture vers l’autre.
Cela dit, cela nous a pris du temps de nous intégrer et je suis sûr que les jeunes lycéens d’aujourd’hui y parviendront comme nous s’ils se motivent.
Les éléments à acquérir en priorité entre la 3e et la terminale pour réussir son intégration en Israël
D’après moi, la priorité pour réussir son intégration, c’est avant tout c’est de venir dans but de rester en Israël. En tout cas, ne pas se dire toutes les cinq minutes “si ça ne fonctionne pas je retourne de là d’où je viens”. Cette pensée empêche souvent de s’investir et de profiter de son quotidien en Israël.
Après, je dirais que la deuxième priorité, c’est d’apprendre bien l’hébreu. Et plus largement apprendre de chaque personne. Ce qui est beau sur le campus de Yemin Orde, c’est qu’il a plusieurs origines – Israéliens, brésiliens, éthiopiens… – donc on peut apprendre énormément de chacun et se servir de l’hébreu pour communiquer.
Les outils transmis par Yemin Orde qui ont facilité son intégration en Israël
Alors déjà l’encadrement de ce Collège / Lycée est excellent, peu importe le niveau.
Mais ce qui fait la force de Yemin Orde, c’est les madrihim (les animateurs) ! Ceux que j’ai eus ont été exceptionnels; Elie Graub par exemple a été comme un second père pour moi ! J’ai grandi dans sa famille dans tous les sens du terme. Il s’est tellement investi pour nous, pour notre intégration sur le campus, pour qu’on se sente bien en Israël au jour le jour, que je lui en serai éternellement reconnaissant. D’ailleurs je suis toujours en contact avec lui.
Ces moniteurs m’ont aidé à m’ouvrir, à devenir plus sociable, à ne pas avoir peur de parler, à plus m’affirmer… Par dessus tout, ils ont été à l’écoute de nos problèmes et nous ont aidé à surmonter nos difficultés
Les erreurs commises pendant les années lycée en Israël qu’il ne referait plus
Avec le recul c’est beaucoup plus facile d’analyser les erreurs passées. Alors si je devais recommencer ma scolarité en Israël, déjà ça serait sans hésitation à Yemin Orde ! Je donnerais tout pour m’investir encore plus dans ma prépa du bac israélien. Il me semble que je n’ai pas assez profité de tout l’aide qui m’a été proposée dans ce lycée. Donc je ferais en sorte d’utiliser tous les outils à disposition, toute l’aide des équipes qui ne demandent qu’à nous donner.
Dernière chose, je pratiquerais plus d’activités extra scolaires, sport, prépa au service militaire, excursions ou musique, qui sont là pour notre épanouissement.
Ses conseils aux collégiens / lycéens français qui hésitent à poursuivre leur scolarité en Israël
Si vous êtes collégiens / lycéens en France et que vous souhaitez venir en Israël, pour une alyah ou en tant que touriste, le premier conseil que je peux vous donner, c’est déjà de bien étudier le collège / lycée dans lequel vous souhaitez vous inscrire en Israël. Lisez les documentations, parlez au directeur, aux profs, aux madrihim, demandez les avis des anciens élèves… Réfléchissez à l’intérêt de passer le bac israélien plutôt que le bac français pour des questions de reconnaissance en Israël, en Europe et même aux Etats Unis… Faites vos devoirs avant de vous lancer.
En même temps, dites vous que vous n’êtes ni les premiers, ni les derniers à faire ce pas de venir au collège ou au lycée en Israël. Alors, c’est sûr qu’il y aura des périodes plus délicates que d’autres mais en s’accrochant un peu, ça marchera. Il est normal d’avoir peur ou d’hésiter à changer totalement de vie, à apprendre une langue, une culture, à se faire de nouveaux amis. Mais rappelez vous qu’habiter en Israël, c’est vivre en tant que juif librement dans son pays. Cet effort, ce dépassement de soi vaut vraiment le coup ; il vous en apprendra beaucoup sur vous même.
Et même si vous décidez de revenir en France au terme de cette / ces année(s) de scolarité en Israël, vous le ferez enrichi d’une expérience incroyable qui vous aura fait grandir, donné de l’autonomie, de la volonté et une nouvelle force de caractère.
N’hésitez plus, tentez le coup !