Très chers amis Shalom et Chavoua Tov,
La communauté juive de France traverse des moments difficiles, voire insupportables. Pour certains, ce regain d’antisémitisme virulent est chose relativement nouvelle, ou du moins n’a pas eu d’égal depuis de nombreuses années en France. Et pourtant trop de souvenirs me reviennent en mémoire de ce que j’ai pu voir ou même connaître avant de rentrer en Israël.
Les récents événements sont des tragédies indéniablement, mais toute cette folie qui nous entoure, car je ne trouve pas de terminologie plus adéquate, vient nous montrer que nous approchons du but.
Le Talmud, dans le Traité de Sanhédrine (98a) rapporte la sentence de Rabbi Yo’hanane qui enseignait : si tu vois une génération dans laquelle les malheurs s’accumulent alors attends-le ! (en parlant du Machiah’). Comment ne pas voir la réalisation des mots de Rabbi Yo’hanane dans notre génération et celle qui l’a précédée ?
Et regardez quelle Haftara nous avons lue Chabat dernier (dans les synagogues de rite ashkénaze) : “En ce jour résonnera le grand Chofar et alors arriveront ceux qui étaient perdus dans le pays d’Achour, relégués en terre d’Egypte, et ils se prosterneront devant D. sur la montagne de Sainteté à Jérusalem !” (Isaïe 27-13).
Et selon le rite séfarade : “Va proclamer aux oreilles de Jérusalem ce qui suit : ainsi parle D. ! Je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert dans une région inculte. Israël est Saint et appartient à D. ; ceux qui en font leur nourriture sont en faute et il leur arrivera malheur !” (Jérémie 2-2).
Tous ceux qui ont fait de notre Peuple leur nourriture, et ils sont nombreux !, rendront leurs comptes à D. et, j’en suis persuadé, avec les intérêts !
Mais de notre côté il nous faut entendre le grand Chofar, le Chofar du Machiah’, qui nous rappellent de rentrer à la maison, et particulièrement ceux qui se sont égarés en pays d’Achour, en France, en Egypte ou ailleurs.
Dans une élocution prononcée en septembre 1933 à la synagogue de la ‘Hourva dans la vieille ville de Jérusalem, le Rav Kook, fondateur du Grand Rabbinat d’Israël, explique quel est le sens profond de ce fameux Chofar par le biais des Halakhot du Chofar lui-même.
Sans rentrer dans les détails pour ne pas rallonger plus que de mesure, il y a trois sortes de Chofarot : le meilleur est le Chofar cacher tel qu’il est décrit dans la Halakha, c’est-à-dire une corne de bélier ; le second est le Chofar dont la corne vient d’un animal pur, mais pas un bélier, sonner dans un tel Chofar sera, à posteriori, recevable ; et enfin la troisième catégorie est celle des Chofarot faits avec la corne d’un animal impur.
Et le Rav Kook d’établir un parallèle avec tout le mouvement du retour à Tsion, et en concluant que si le Peuple Juif est dans l’incapacité, pour une raison ou pour une autre, d’entendre et d’écouter les deux premières sortes de Chofarot faits à base d’animaux purs alors il n’aura de choix que d’entendre de force le Chofar fait à partir d’un animal impur.
Et quel est-il ? Amalek, Petliura (responsable des pogromes en Ukraine du début du 20ème siècle) et Hitler !!!! Et je rappelle que le discours a été prononcé en septembre 33, 8 mois à peine après la montée au pouvoir cet animal sauvage et impur ! Le Rav Kook terminera son discours en priant que D. nous donne à tous la capacité d’entendre le Chofar pur et cacher, de discerner la vérité et de prendre les bonnes décisions.
Je ne rajouterai aux bénédictions du Rav Kook que pour vous dire à tous et du fond du cœur que nous sommes tous là et bien présents pour vous tous, à n’importe quelle heure de la journée, à n’importe quel endroit en Israël et pour quelque sujet que ce soit.
Surtout n’hésitez pas à nous solliciter, nous sommes là pour vous et à votre disposition.
Kol Touv, faites attention à vous tous, et j’espère si D. veut vous voir très bientôt avec nous en Terre d’Israël !